Ou comment les histoires d'enfant continuent à donner une direction à ma vie.
Encore aujourd'hui, alors que j'ai atteint le vénérable statut de trentenaire, l'un de mes films préférés reste "Le Voyage de Chihiro", de Myazaki. Je pourrais argumenter sur la qualité intrinsèque de l'oeuvre, mais la vraie raison pour laquelle elle m'est chère ne tient pas à ses qualités artistiques évidentes.
La première fois que je l'ai vu (je devais avoir 19 ans), dès les premières images, l'ambiance de ce film m'a transportée droit dans mes rêves d'enfants. Et à chaque fois que je le regarde à nouveau, il ne manque jamais de me reconnecter instantanément avec une part primale de moi-même, à la fois sereine et enthousiaste, généralement étouffée par "les réalités de la vie".
Lorsque j'étais enfant, mes rêves préférés auraient sans doute été considérés par d'autres comme des cauchemars. Mais cette notion m'étant étrangère (j'avais à l'époque la capacité de changer de rêve à volonté, et me retrouvai donc rarement "piégée"), je me délectais des univers étranges et dangereux et des aventures fabuleuses dont mes nuits étaient peuplées.